La Boucle est bouclée...


Il y  deux semaines j'avais sillonné le massif à la recherche de ruines de cabanes tout en prospectant un peu...
Le samedi j'avais retrouvé la cabane du Col de Haü, non loin de là une zone de décollement qui semble se poursuivre, mais rien de très sexy... Puis poussé ma visite au Pladi repérant la cabane mais aussi que le gouffre situé plus bas qui serait à revoir... A travers les feuillages encore verts, je devine un près, celui de la Courraou où une cabane double m'attend... Nouveau pointage et montée à la crête proche ou le gouffre du même nom se cache dans un recoin... Gare, le puits masqué par un arbrisseau est profond de 50m !
Alors je me projette vers l'Est en direction du Mail Rouy et le lieu dit Bentouse... Il y aurait une cabane... Mais le col et la prairie coté Batsurguère est constellée de ronciers tout aussi impénétrables les uns que les autres...
A noter la réfection du chemin des Picoulets par l'ONF à coup de pioche et d'explosif pour faire sauter les roches glissantes. Cela va faciliter la montée du bétail vers le Pladi et le Prat d'Aureilh

Déçu, le lendemain je change de zone pour le secteur aéré du Col d'Andorre, d'Espade, et du Yerset... Brigitte, mon épouse m'accompagne...
- Toujours St Pé, tu pourrais changer...
- Tu vas voir on va faire une boucle tu ne seras pas déçue...
Au passage des cols, j'en profite pour pointer quelques cabanes non répertoriées lors de ma première prospection... Descendu au Yerset, je m’attends à ne trouver qu'une ruine... En fait il y en a 3 ! Plus 3 autres en passant par le lieu de notre ancien camp spéléo de 1995 et celui des forestiers italiens !

Pour clore la boucle nous devons remonter au Col de la Laco... Là c'est au feeling en louvoyant au grès des ravines, il y a quelques traces d'animaux mais le chemin des hommes a disparu et les 400m d'ascension sont un peu raide... Il faut surtout éviter de se fourvoyer dans la Coume des Pouts qui vous attire par sa belle combe évasée et assez aérée ou perce les rayons du soleil d'une fin de journée qui s'annonce... Pas de temps à perdre, il faut retrouver la prairie à 1680m et le bétail qui surpris de nous croiser, nous prend pour des bergers qui viennent les chercher pour quitter cette estive. On a du mal a faire remonter les troupeaux de brebis qui s'accrochent à nos basques...
150m plus bas une ultime ruine, mon épouse vient de comprendre pourquoi je lui avait concocté ce circuit original...

Deux semaines se sont écoulées et depuis l'idée de retrouver la cabane de Bentouse me taraude...
Je ne sais pas pourquoi mon épouse n'est pas attirée par une telle virée...
Cette fois ci je passe par Batsurguère. Au départ, je rencontre un ancien, M. Pujo, qui avait déjà signalé de trous au dessus du Lyot à des spéléos tarbais... (C’était surement en 1982 lors de nos virées au Pladi !) Il me parle aussi de cabanes au montagnon des 4 coins pas loin de Bentouse dont il ne connait pas la cabane mais il se souvient de l'abreuvoir que l'oncle de Jean Claude avait en son temps, remis en activité... Il est aujourd'hui inopérant...
Je remonte par le Pladi en prospectant, la zone est super, un secteur que je pointe mériterai un ratissage en règle...
Au Pladi Jean Claude m'avait dit qu'il se faisait des cèpes... Il n'avait pas tord, il y en a au moins une dizaine dont un béret basque qui me nargue... Mais ils sont tous passé sauf un frais, que je sauve d'une pourriture certaine, mais pas d'une poêlée aillée et persillée !
Je file à Bentouse et me met à observer. Si j'avais à construire une cabane je la positionnerai dans un endroit abrité et plat, mais pas au milieu du champ qui est devenu un roncier couvert de mures... J'avise sur le coté un arbrisseau qui jaillit des ronces. A coup de bâtons je taille le roncier qui résiste et malgré mes gants, les épines acérées lacèrent mes avant bras... Dans un ultime effort je soulève une touffe et découvre un lambeau de muret... Bingo, la cabane de Bentouse cité par l'Abbé Abadie n'était pas une légende. Pour paraphraser Jean Claude :
"La nature récompense toujours celui qui prend le temps d'observer"
Fort de ce succès de prend plein Sud, la croupe descendant du Mail Rouy (cote 1031) à la recherche des autres cabanes, mais je ne suis pas sur que ce soit le lieu dit des 4 coins qui matérialise les limites des communes de St Pé, Lourdes, Omex, Ségus...
Et la chance de l'observation me sourit à nouveau car c'est deux ruines que je découvre sous un couvert arboré et humide... Il fallait chercher les points d'eau potentiels car sans eau, pas de cabane !
Je descends vers le fond de Batsuguère à la cote 815, là en bordure de ce qui fut un près sommeille deux énormes bâtiments en ruine, dont la hauteur des murs démontre que ce devait être de belles et altières étables. Dans une, taillée dans le roc, on devine une saignée centrale pour la récupération du fumier.
Je suis aux anges aussi au lieux de redescendre la langue verte et contourner le montagnon, je pars tout droit... Graves erreur je me trouve dans un lapiaz crevassé, pentu et rempli d'acacias et de ronciers... Au moins j'aurais prospecté un peu ce secteur où pas même un sanglier dépressif passerait !... Une sympathique journée de pointage pendant que l'autre équipe réalisait une belle première !

Alain D

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