Dans les plafonds du Quéou

Samedi 22 septembre 2013
Comme d'habitude, nous sommes montés tranquillement la veille pour dormir à la cabane de l'Aoulhet et profiter d'une soirée en montagne (Sandrine, Serge et Patrick). Cette-fois ci, l'objectif de la sortie est de poursuivre l'exploration de l'affluent perché au sommet de la salle Madeleine (voir CR du 23/12/2012). 
Le réveil sonne à 6h30 et à 8 h nous sommes dans le trou. Le niveau d'eau est moins bas que nous le pensions et le ruisseau coule bien, sans doute en raison des averses de la veille. A -200 m, nous faisons un petit arrêt pour voir un affluent dont la topo restait à faire. L'affaire est vite réglée car celui-ci ne fait que 40 m de long et s'arrête sur trémie. Nous poursuivons la descente en récupérant au passage quelques cordes pour la suite de l'exploration. A -390 m nous parvenons à la jolie traversée équipée par Serge la fois précédente. 

 La traversée au sommet de la salle Madeleine. On y accède par le fond de la galerie du Scroutch qui arrive en balcon, une trentaine de mètres au-dessus de la salle.

Le terminus n'est plus très loin  et Serge nous indique les deux suites possibles. La première est un puits d'une dizaine de mètres. Mais celui-ci me rappelle le haut d'une escalade faite depuis le début de la galerie du Scroutch. D'ailleurs, on aperçoit des traces de passage. Donc nous choisissons la seconde option qui consiste à suivre le haut du méandre. Après une étroiture très ponctuelle nous retrouvons un conduit confortable mais rapidement barré par une grosse coulée stalagmitique. Heureusement, sur le côté un passage bas permet de contourner l'obstacle pour ressortir dans une belle galerie surcreusée par le ruisseau (6 x 8 m). Nous sommes en balcon de cette dernière et pour atteindre la suite, il faut grimper de quelques mètres. Cela ne semble pas trop difficile, mais une assurance s'impose. Pendant que Sandrine et Serge équipent je retourne au terminus afin de commencer la topo (merci le distoX !). L'escalade est vite enlevée mais derrière, nous tombons sur un ressaut rejoignant une grande coulée stalagmitique sur laquelle s'écoule le ruisseau. C'est assez pentu, mais l'adhérence est bonne et l'escalade se fait à nouveau sans problème. 

La galerie se termine par une belle coulée stalagmitique
qui remonte jusqu'à une base de puits.

Les dimensions restent importantes ; la largeur frôle les 10 m tandis que la voûte remonte à près de 20 m. Derrière la coulée, cela se complique un peu. L'eau provient d'un puits remontant très arrosé et en face, un boyau argileux semble colmaté. Nous effectuons une courte désob dans ce dernier, mais après un passage bas, le conduit est complétement bouché par de la terre. 


 Au sommet de la coulée.


Il ne reste plus qu'un méandre fossile à voir, à priori très étroit. Mais en remontant au sommet de ce dernier, nous débouchons dans un conduit plus vaste qui se dédouble rapidement. La suite est un méandre étroit qui recoupe par endroit de beaux tronçons de galeries bien formées. Un petit puits de 5 m est contourné par des  boyaux ébouleux et au bas, nous commençons à percevoir le grondement d'une rivière. Nous nous doutons bien qu'il s'agit de celle déjà connue, mais le tout est de savoir où nous allons jonctionner. Le verdict tombe rapidement et par une large vire, nous débouchons dans le canyon du triple A, au niveau d'une escalade que nous devions faire. La boucle est bouclée et comme nous avons fait la topo en progressant, il ne nous reste plus qu'à plier bagages en déséquipant les 3 escalades. Ceci fait nous récupérons tout le matériel laissé ça et là et nous le rapatrions au bas de l'escalade du triple A. C'est un peu besogneux car il faut porter certaines cordes en vrac.


 La galerie au niveau de la grande coulée stalagmitique



Arrivés au bas de l'escalade, nous nous disons que ce n'est pas une grosse affaire et que quitte à avoir trimballé le perfo, autant s'en servir. J'attaque le premier tronçon dont la fin est franchement "pêteuse". Ça passe mais au-dessus, pas de galerie à l'horizon. Il s'agit plutôt d'un puits remontant. 
Je fais venir Serge et visiblement ça l'inspire. Il attaque donc un second tronçon, plus sain et plus joli. Mais ça continue de remonter. Je le rejoins sur un nouveau palier. Nous avons grimpé d'une trentaine de mètres et la suite ne semble pas terrible. A priori, 3 ou 4 spits devraient suffire pour en avoir le cœur net. Ne voulant pas trop faire patienter Sandrine qui poirote en bas depuis un moment, nous remettons ça à une prochaine sortie. Nous laissons donc les cordes en place et regagnons la sortie.
Nous sommes dehors au coucher du soleil après une douzaine d'heures bien sympathiques. Au total, nous avons rajouté 340 m de topo et le développement du Quéou passe à 2915 m.



Serge dans la vire de la salle Madeleine

C.r. Patrick

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