Coloration au Quéou : Acte 1

Samedi 16 février 2013 :
Durant la semaine Jean-Claude, Alain et Joël ont placé les fluo-capteurs dans les sources potentielles du Quéou. Il ne restait plus qu'à injecter le colorant et attendre qu'il ressorte... Dans la foulée, nous avions couplé la coloration du gouffre avec la poursuite de l'exploration du méandre de la Daubacolette, et une sortie découverte. Échange de mails, coups de téléphones, bref, un planning élaboré se met en place. La météo est de la partie et tout est réuni pour frapper un grand coup, Enfin presque...


Brouillard sur le Pla de Bers

Vendredi soir, nous montons à 3 à l'Aoulhet (Anaïs, Serge, Patrick). Le brouillard nous accueille au Pla de Bers, la neige est là aussi. Nous piétinons un peu avant de mettre les raquettes puis négocions tranquillement le dernier "coup de cul" avant d'arriver aux prairies. Il y a bien 1, 5 m de neige et celle qui était sur le toit de la cabane en a rajouté une couche pour condamner la porte d'entrée. Il va falloir "peller" comme on dit en Savoie... La voie est libre et rapidement le poêle se met à ronronner. Nous profitons des dernières lueurs du jour pour dégager la source qui coule encore un peu. Bref, tous les voyants sont donc au vert. 

 Lorsque nous parvenons à la prairie, le brouillard se déchire, le refuge n'est plus très loin.

Couchés à 21 h, nous sommes debout à 6 h 30, gonflés à bloc. La seconde équipe montera ce matin à 7 h. Nous chaussons les raquettes à 7 h 15, le ciel est étoilé, la neige est dure, c'est le Pérou. 
Nous arrivons sous le Quéou : "mais c'est quoi cette énorme coulée?" Put... de me... elle a bouché le trou. Heureusement, il reste juste un petit passage, mais la corde du ressaut d'entrée est prise sous 1,5 m de neige. Sur le côté ça passe quand même car la couche n'est pas trop dure. 
"Ça serait rigolo, si la corniche de neige qui pendrouille au-dessus du couloir finissait de boucher le trou pendant qu'on fait l'explo". Sourire crispé, mais ça fait rire Serge....

 La coulée a bouché une bonne partie de l'entrée. Serge est dubitatif...

Inutile de trop cogiter, nous avons du pain sur la planche. Nous descendons le névé qui occupe la galerie. Les sacs laissés là ne sont pas ensevelis, mais c'est quand même bizarre, toutes ces gouttes qui tombent de la voûte et ce petit ruisselet qui dégringole dans le puits. Visiblement, le gel matinal ne concerne que la couche superficielle du manteau neigeux. Dans le puits, il pleut copieusement, mais à la descente ça va à peu près. 
Plus bas, c'est un beau ruisseau qui coule au fond du méandre. Nous avançons, mais le doute commence à s'installer. Qu'est ce que tout cela va donner lorsque le soleil va commencer à taper. La météo annonce des températures de plus de 15°. Si crue il y a, elle interviendra de toute évidence en fin de journée, au moment où nous envisageons de ressortir. Est-ce bien raisonnable ? D'un commun accord nous convenons que non. Mais quid de la coloration ? C'est normalement la seconde équipe qui doit apporter le colorant. Tous les beaux projets sont bouleversés. Nous remontons, sortons trempés sous un beau soleil, déjà chaud. Petite navette au refuge pour récupérer la fluo et nous voici de nouveau au bord du gouffre. Entretemps, la seconde équipe (Bubu, Joël et Etienne) est arrivée. Leur déception est un peu compensée par cette journée qui s'annonce superbe. 
De nouveau au bas du P.60 nous nous installons un peu en aval juste avant la première désobstruction. Le ruisseau coule bien et nous n'avons pas de mal à injecter le colorant. Il est 10 h 50, la température de l'eau est de 7° 6. Le ruisseau devenu fluorescent disparaît sous la voûte du passage bas. Où ressortira-t-il ?


Injection du colorant à - 80 m

Quelques photos et une nouvelle douche dans le P.60 précèdent la sortie. Les autres nous attendent dehors, il ne nous reste plus qu'à redescendre. La mission n'est que partiellement accomplie mais le plus important est fait, nous allons savoir où ressort l'eau du Quéou. La réponse, peut être demain ?


La suite, bientôt sur le blog.

PS : ce soir à 22 h  la Génie contrôlée par Jean-Claude est toujours claire....

cr : Patrick

Commentaires

  1. Si ça continue, il vas falloir sortir les broches à glace!

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  2. Faute de Queou, on aurait pu tranquille, attaquer la désob du Trou de l'Henriette au soleil, mais sous presque 2 mètres de neige impossible de voir à peu près où était l'entrée !!

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