14 heures pour réussir...

La traversée des vieilles tiges... par Bubu.  Photos Eric A.
Le titre de ce message est emprunté à Corentin Queffelec. Dans son bouquin sur la PSM, il relate la traversée de la PSM par des anciens dont notre compagnon de club, Dominique Prébende (avec Charly Sterlingot et Le Baron, entre autres.). Récit épique que je vous conseille si vous ne connaissez pas!
C'était il y a une dizaine d'années peut être, je demandais à Laurent Maffre (Lolo) du CDS 31, de m'emmener faire la traversée de la Coume avant d'être trop vieux. A la dernière AG Régionale à Lectoure, l'apéritif ayant été bien arrosé, le projet faisait à nouveau surface d'autant plus qu' il y avait 4 autres petits jeunes autour de la table: Joel D et Rémy B. du GAS, Véro et Eric A. du GSHP. Ces deux derniers essayaient bien de faire tomber la moyenne d'âge mais y'avait trop de boulot ! Et entre 2 verres de Floc et 3 pincées de grattons de canard, une date était même fixée : le Weekend  du 11 novembre, weekend  de 3 jours:  un pour se préparer, un pour la traversée et un pour récupérer !
15 jours avant la date fatidique, alors qu'on n'y pensait plus, Lolo nous envoie un mail intitulé "la traversée des vieux"... Il y pensait encore le bougre ! On ne pouvait plus reculer, le vin était tiré, il fallait le boire !
Après une bonne nuit passée dans la superbe maison de Lolo à Herran, nous voici 8 ce samedi matin à la Fontaine de l'Ours. Que du beau monde ! Des présidents de CDS, des BE, des DTN, des responsables de commissions, des CT secours ... certains font même du cumul de mandat. On emmène un petit jeune avec nous d'une vingtaine d'années pour faire tomber cette moyenne d'âge et des fois qu'il nous arrive quelque chose ! (dans ces cas là, on sacrifie le plus jeune qui est plus tendre !). Il y a 3 éminents représentants du GSHP quand même: Eric A, Véro et moi.
Et c'est parti lourdement chargés vers l'entrée des Hérétiques. Après 20 minutes de marche, je retrouve l'entrée sans problème, j'y étais il y a 15 jours !
Les "cadres" (mais nous le sommes tous!), optent pour la technique "Kit boule" utilisée en canyon. Technique très efficace que je ne connaissais pas, et qui permet à chaque puits de descendre sur un seul brin, rappeler la corde, refaire passer le Kit boule devant , afin que celui qui est en tête ne manque jamais de matériel pour progresser...Le premier équipe, les deux derniers rappellent les cordes, les remettent en boule dans le Kit, font passer les sacs devant, etc.....Et avec 4 Kits boule, ça roule du tonnerre de dieu !
On rentre sous terre à 9 heures. Les petits puits s'enchainent jusqu'à - 100 où on tombe dans l'immense salle du Trou du Vent qui nous fait rapidement "perdre" 100 mètres de plus en dénivelé.
On suit maintenant la rivière du TDV . Il commence à y avoir de l'eau et de l'ambiance, c'est super ! Puis on atteint les magnifiques galeries Michel Juhles: du 10 par 10 sur un sol plat de sable fin. C'est magnifique. On progresse rapidement jusqu'à l'Entonnoir du côté de la salle Elizabeth Casteret (celle de la Coume, pas de la PSM!). On est dans les grandes galeries du Pount det Gerbaou.  C'est là qu'on a prévu de faire une grosse halte pour manger (il est temps, il est déjà 14 heures!) et de passer à la séquence déshabillage pour enfiler les pontonnières ou les néoprènes. J'ai opté pour la néoprène. Quel supplice d'enfiler ce carcan qui te moule comme si tu étais né avec et qui te gêne pour respirer! Je hais cet engin de torture mais oh combien efficace pour attaquer maintenant la rivière du PDG.
Quelle est belle cette rivière ! Belle mais glissante ! Des puits cascades magnifiques, des canyons où on progresse de l'eau jusqu'à la poitrine,
une ambiance à couper le souffle (déjà coupé par la néoprène !). Nous sommes à - 550 depuis l'entrée des Hérétiques. Deux heures de trempette plus tard, alors que je commence à apprivoiser la néoprène, il nous faut quitter la rivière pour remonter du côté de la grotte de Pèneblanque. Nous sommes à la Salle à Manger, lieu bien nommé où nous allons pouvoir faire une nouvelle pause casse croute, retirer les instruments de torture et renfiler des vêtements secs. Quel pied ! Mais il faut pas trop trainer quand même, il est déjà 8 heures 30, l'apéro va être tard ce soir !
On quitte ce havre de paix pour commencer les 180 mètres de remontée vers la sortie de Pêneblanque. Tout est équipé en fixe et malgré la fatigue qui commence à se faire sentir, la progression est rapide. Même le passage de la Boite aux lettres que je craignais un peu ne sera qu'une formalité !
Nous voici dans le laminoir d'entrée. Partout des bauges à ours. Dans 300 mètres on est dehors. Il fait très soif, on n'a rien bu depuis plus de 2 heures dans une ambiance très très sèche ! Lolo nous a réservé une surprise: d'un petit coin connu de lui seul (ou presque!), il nous sort 2 bouteilles d'eau! Un peu chargée en sédiment, certes, mais qui font un bien fou!
Allez, plus que 300 mètres j'ai dit et on est dehors ! Les chevaux ont senti l'écurie ! C'est la course à 4 pattes dans le laminoir avec le kit au cul. On rigole, on est heureux.
Sortie à 23 heures. Le ciel est tout étoilé, il ne fait même pas froid. Encore une grosse heure de marche jusqu'au camion laissé sur le parking de Pèneblanque dont l'interminable remontée du pierrier qui finit de nous achever.... Sous bois magnifiques, animaux sauvages qui crient dans la nuit ajoutant à la féérie de l'instant, le souffle chaud du foehn qui nous accompagne, Lolo qui nous raconte les entrées qui devraient bientôt jonctionner, la proximité de la salle du Dromadaire où nous étions il y a quelques heures...
Arrivée appréciée au camion même si on aurait pu continuer encore quelques heures dans l'euphorie....
Il est minuit passé... Véro me fait remarquer que nos filles doivent se préparer pour aller au bal. Il est déjà demain....... Finalement on va le prendre très tôt l'apéro ce dimanche matin.

Toutes les photos d’Éric ici. 
Et celles de Rémy ici
Et le compte rendu de Joel du GAS ici



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