Le 226 ça continue....

Pierre St Martin, le samedi 15 octobre :

Nous sommes 12 à nous préparer à l'entrée du gouffre. Le temps est superbe et ça papote tranquillement alors qu'il semble bien que ce soit un peu la sortie de la dernière chance. En effet, la dernière explo au C 226 s'était heurtée à un peu plus de 400 m de profondeur à un gros broyage très certainement du à la présence de la faille qui devait conduire à la rivière inconnue. Il restait bien un gros départ dans le puits terminal, mais ce n'était pas gagné. Et puis tout n'avait pas été vu dans l'enchevêtrement de puits et de méandres qui précède le grand toboggan final. Quatre équipes sont formées. La première (Alain, Joël et Régis) s'occupe du fond ; la seconde (Serge, Sandrine et Patrick) ira voir le gros tube de -285 m, suivi de la 3° (Christian, Ricky et Kiki) qui fouillera le secteur du Nez pas laid. Un 4° groupe (Paul, François et Brigitte) profite de la circonstance pour visiter la 1° partie du gouffre.
Pour ma part, c'est ma première visite dans le C 226. Le premier puits (71 m) donne le ton. C'est gros, propre et sculpté à souhait. Une petite escalade puis le trou replonge entrecoupé d'impressionnantes banquettes remontantes. Ces formes d'érosion régressive sont ici particulièrement spectaculaires et obligent à remonter de plusieurs mètres entre chaque verticale, le fond du méandre étant souvent trop étroit pour passer. Vers -220 m, la progression se fait à la voûte du méandre, dans sa partie la plus ancienne. Il y a même des concrétions "comme à Esparros" diront certains (un tout petit peu exagéré...). Quelques méandres étroit, puis le plafond disparaît à l'horizontal et les puits commencent à s'enchaîner. En fait, à partir de -220 m, nous sommes dans un immense méandre qui dégringole jusqu'à -400 m par une succession de puits de plus en plus profonds.


L'étroiture du Nez Pas Laid (photo de Christian Girault)

Nous nous arrêtons à -280 m pour voir le "gros tube" signalé par Alain. Des 130 m de corde emportée nous n'utiliserons que les 20 m premiers mètres, car très vite nous nous apercevons, qu'une fois encore, nous sommes sur une banquette, vestige d'une érosion qui devait peiner à creuser ce grand méandre. Soixante mètres plus bas nous distinguons les éclairages de la première équipe au sommet du dernier puits et du "grand vide" qu'il cherchent déjà à atteindre. Un peu déçus par ce terminus trop rapide, nous effectuons un rapide aller et retour vers eux afin de récupérer des infos pour occuper le reste de la journée. Retour à -255 m où une petite escalade semble donner sur un vide plus important. L'obstacle est vite enlevé, mais la suite est en hauteur et semble tout juste pénétrable. Nous levons la topo et remontons d'un cran où nous retrouvons la 3° équipe qui ressort d'un méandre sans suite. Comme nous avons un matos topo, nous retournons sur leurs traces afin de boucler la topo.
Le secteur semble désormais bien fouillé. Au dessus du méandre du Nez Pas Laid, nous revoyons l'affluent qui "descend" à -227 m. Rien de bien folichon de ce côté et nous soldons l'affaire en faisant la topo. Nous avons bien éclusé les objectifs indiqués par Alain et il ne nous reste plus qu'à remonter en espérant qu'au fond, la 1° équipe aura eu plus de chance... 1h30 plus tard, nous sommes dehors. Le soleil chauffe encore suffisamment pour buller un peu en attendant l'autre équipe et en écoutant les récits d'exploration de Serge, histoire de rêver un peu à ce qui pourrait être trouvé au fond du 226....
Alain, Joël et Régis sortiront bien plus tard. Le grand vide si prometteur finit par rejoindre le fond connu du gouffre, mais, dans un petit méandre perché à 4 mètres du fond, ils ont réussi à retrouver le courant d'air, un vrai courant d'air qui signifie que rien n'est perdu, même si la suite imposera un gros chantier de désobstruction. Affaire à suivre....
Patrick

Le récit d'Alain (1° équipe) et la topo sont sur le site du GAS

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