Sur la route des pionniers (suite)


Par Alain M.

Nous sommes dimanche matin, 10heures. Bubu et Serge remontent de Ste Engrace, ils reviennent de déposer les voitures pour le retour. L’atmosphère est fébrile, chacun s’affairant à préparer son matériel. Nous serons 4 du GSHP, Bruno, son épouse Véronique, Serge Latapie et Alain Massuyeau. Michel Escalé sera aussi de l’équipe ainsi qu’Olivier Arette-Hourquet de Baudreix.
11 heures, nous montons au col. 11heures 15 nous arrivons à l’entrée du puits. 5 personnes y sont déjà, pour accompagner la précédente équipe qui est déjà partie ainsi que pour nous passer les consignes de sécurité. 11h30, on commence à s’équiper.
Bubu s’aperçoit qu’il a oublié sa combinaison et doit retourner au chalet. Heureusement nous avons un peu d’avance.
Nous nous équipons doucement. Nous avons pris nos éclairages acétylène afin d’être plus dans les conditions des premiers explorateurs.
Bubu revient avec sa combi.
Midi, nous sommes prêts, on nous donne les dernières consignes de sécurité et nous rentrons un à un dans le mausolée. C’est parti pour une descente qui va se passer sans encombre. Comme indiqué par Bubu, le puits n’est pas très vaste au début et met en confiance. Les relais sont nombreux et permettent à tous de s’échelonner rapidement dans la verticale. Michel part le premier, suivi de Serge, Véro, Bubu et Olivier. Je ferme la marche, ayant pour mission de relever sur une fiche l’équipement en place.
J’arrive vers -150 et j’entends Bubu qui est plus bas, crier : « on voit le fond ». Je me dis « déjà », ce n’est pas possible. Et pourtant c’est vrai. Malgré tout ce que j’avais pu penser à la lecture des différents écrits, le puits présente, avec un tel équipement, aucune difficulté.
Je continue, notant à chaque passage de relais le matériel en place. Depuis la cote -100 je suis légèrement arrosé mais les relais sont décalés et l’on se retrouve à l’abri des gouttes au fur et à mesure de la descente. Je commence à voir les lumières au fond, ils sont loin, très loin. Je passe mon dernier relais et les parois du puits se dérobent de ma vue. C’est grandiose, je suis dans le vide absolu. Soudain un phare s’allume et j’aperçois au loin, du coté opposé, une personne sur la paroi. C’est mon ombre ! Grandiose, à voir impérativement. Je m’arrête plusieurs fois pour gouter à ce spectacle qui ne se reproduira plus malheureusement, avant longtemps ou jamais.
J’arrive au sol, me poussant au maximum sur les gros blocs afin de descendre le plus bas possible, d’arriver en bout de corde.
Déjà j’entends l’équipe suivante qui arrive dans le puits.
Je rejoins mon équipe et nous faisons la photo de groupe puis goutons au spectacle de la descente de l’équipe suivante.

Nous entamons la traversée. Pour Véro et Olivier c’est une première. Gibraltar, Utopie, Métro, Queffelec, Adélie, Chevalier puis la Verna. En haut d’Adélie nous rencontrons Jean François G qui revient de visite avec un groupe.
A la Verna, c’est le groupe de touriste de 16h30 qui arrive pour la visite. Nous bénéficierons de l’éclairage pour admirer cette salle que nous connaissons si bien mais qui prend des proportions différentes une fois éclairée.
Ce sera ensuite la descente à la plage de galets pour arriver aux inscriptions de 1953.
Nous remontons, pour nous la sortie sera bien sur par le tunnel. Mais nos pionniers eux, ils avaient encore tout à remonter et le puits à affronter. Quel exploit !

Commentaires

Enregistrer un commentaire